Note d’intention et présupposés
Étant animateur socioculturel de profession et joueur dans l’âme, les réflexions que je livre ici se fondent autant sur mon expérience de joueur que sur ma pratique professionnelle, dans laquelle « faire jouer à jouer des rôles» est un puissant levier.
Mon rôle au sein de l’association d’éducation populaire qui m’emploie est de proposer des loisirs aux publics adolescents. Vous vous doutez que derrière cette mission se cachent des intentions, certes louables, mais qu’il est quand même bon d’expliciter : pour employer le jargon du milieu, j’ai pour objectif d’accompagner les jeunes dans leur parcours d’autonomisation avec pour finalité de leur permettre de devenir adultes dans les meilleures conditions possibles, pour eux et pour la société.
Travaillant auprès d’adolescents, je suis forcément confronté aux adultes éducateurs de tous bords qui gravitent autour, et une partie de mon activité consiste également à accompagner le changement social en luttant contre les a priori et les idées reçues. Vaste tâche me direz-vous…
En bon pragmatique, je pars du principe que les transformations sociales s’opèrent tout d’abord au niveau interpersonnel, dans l’environnement immédiat de chacun de nous, au quotidien. Mon principal outil de travail est le groupe, considéré comme une micro-société. La gageure est alors à chaque fois la même, créer avec le groupe les conditions de son bon fonctionnement, ce qui suppose que les individus qui le composent puissent aisément entrer en relation et trouver un mode de fonctionnement valorisant pour chacun.
Entendons-nous bien, le but n’est pas de faire en sorte que tout le monde s’aime, mais plutôt que tout le monde trouve sa place, malgré les nécessaires conflits et tensions propres au vivant.
Après de nombreuses recherches et de nombreux essais, il m’est apparu que le jeu restait un des moyens les plus commodes pour mettre les gens en relation, prérequis indispensable à toute collaboration future, dans quelque contexte que ce soit.
Jeu et combat Politique
« On n’arrête pas de jouer parce que l’on vieillit, on vieillit parce qu’on arrête de jouer »
Derrière cette aimable petite rengaine se cache, me semble t-il, le secret même qui rend le jeu si indispensable aux Hommes. Depuis notre plus tendre enfance, le jeu nous accompagne en d’innombrables occasions et nous aide à nous construire, à mieux comprendre le monde qui nous entoure et à mieux nous comprendre nous-mêmes.
Qu’il soit à but éducatif, libre, thérapeutique, formatif, artistique, lucratif ou autre, le jeu est intrinsèquement lié à la nature humaine et semble, sinon une panacée, du moins une valeur sûre. Pourquoi alors reste t-il dans l’imagerie populaire dominante, réservé à l’enfance ?
À l’adolescence, le jeu entre en compétition directe avec le système éducatif qui, même s’il est imparfait, a le grand mérite d’exister. Ce système impose une contrainte de performance et de compétition, et de nombreux jeux répondant à ces critères sont proposés à la jeunesse comme étant les jeux adaptés à leur âge.
Les jeux “de l’enfance” au contraire, sont soudain dépréciés, considérés comme inutiles et puérils. Le jeu de rôle grandeur nature fait partie de ces jeux, même si, dans le vocabulaire de l’enfance on l’appelle plus volontiers, cow-boys et indiens ou super-héros et super-méchants, etc. Seul le “jeu dramatique” ou théâtral, semble échapper à cette déconsidération et semble encore trouver grâce aux yeux de la communauté adulte et éducative au sens large.
Un paradoxe au vu du modèle de société qui nous est proposé, où le jeu sert des intérêts principalement mercantiles, quand il n’est pas devenu un instrument de contrôle social. Le meilleur des mondes d’Huxley n’est plus très loin, dans lequel le jeu ne produit rien, et où c’est même son but premier, tant qu’il nous maintient dans un état de sujétion tranquille. On comprend bien alors que le jeu est un outil de manipulation certain, présent dans l’arsenal politique et marchand depuis déjà fort longtemps, les populations réclamant spontanément “du pain et des jeux !”
M’étant toujours insurgé contre cette idée, je me suis attaché à démontrer, ne serai-ce qu’empiriquement, que le jeu, et en particulier le Jeu de Rôle Grandeur-Nature produisait un bien rare : le plaisir de la collaboration dans le but de résultats mutuellement profitables. La définition d’une société basée sur le Bonheur Intérieur Brut ne serait pas différente.
Le principe caché pourrait se résumer ainsi : les actes précèdent la pensée, nous avons tendance à trouver en nous, après coup, les raisons pour lesquelles nous nous sommes comportés de telle ou telle manière, tout l’art de la contre-manipulation consistant alors à obtenir des individus des types de comportements attendus. Le GN est donc éminemment Politique, il permet de véhiculer et de diffuser des comportements qui font le socle d’une société : projet commun, partage, entraide, discussion, collaboration, neutralité bienveillante, etc.
C’est donc tout naturellement que le jeu de rôles fait partie de ma « boite à outils » de facilitateur, avec quelque public que ce soit, enfants, ados ou adultes.
Proximité du GN et du théâtre
Comme je le précisai un peu plus tôt, le jeu dramatique conserve une aura particulière, ce qui peut aisément se comprendre car il dépend d’un intouchable ministère, celui de la Culture, là où les autres types de jeux se contentent de l’Education Nationale ou pire, de la Jeunesse et des Sports.
Le point commun avec le GN est évident, puisqu’il s’agit d’incarner des personnages, de jouer des rôles. Pour ce faire, comédiens, acteurs ou simples individus possèdent le même instrument de travail, leur corps. Il est donc bien question ici de mise en jeu du corps. Certes les objectifs et les contraintes des différents protagonistes cités plus haut ne sont pas les mêmes. Pour les joueurs de jeux de rôles, l’objectif reste simple et modeste, il s’agit de prendre du plaisir dans cette pratique.
Ce qui est, à mon sens, plus intéressant à souligner, c’est que le GN tient plus du théâtre de l’opprimé d’Augusto Boal, que du théâtre classique : il ne propose pas de catharsis à son “public”, les situations vécues ou exposées ne trouvent pas leur résolution en dehors des joueurs eux-mêmes, ils ne sont pas déresponsabilisés ni rassurés par un dénouement objectif. Chacun de nous, en tant que joueur de GN, se débat avec ses propres choix et analyses des situations et des solutions apportées en jeu de même que dans le parallèle inévitable qu’il peut faire en transposant ces situations dans le contexte de sa réalité quotidienne.
Le GN possède également de très nombreux points communs avec le théâtre d’improvisation, nous conduisant pas à pas à mieux nous assumer et donc à gagner en confiance.
Time in, Time out
Quelques précisions pour une plus grande clarté, le caractère “éducatif” du GN ne concerne pas son contenu, mais bien sa forme : c’est parce qu’un individu intègre les contraintes nécessaires à la participation à l’activité et qu’il prend plaisir à pratiquer cette activité qu’il se réforme et évolue. Le contenu est quant à lui, laissé à la libre appréciation de l’organisateur.
Pour ma part, il me semble préférable que ce dernier ne soit pas polissé ni moral, ce qui facilite grandement le plaisir. Dans les jeux que j’organise, les personnages peuvent assassiner, détrousser, mentir, vendre de la drogue, etc. Ce qui fait sens, c’est le fait que tout le monde ait bien compris que ce n’est qu’un jeu, et que les actes du personnage sont sans conséquences pour le joueur.
Les conséquences pour le joueur concernent plutôt des aspects hors jeu, elles prennent leur source en amont du jeu dans la démarche de participation et d’acceptation de la règle nécessaire pour que le jeu ait lieu, durant le jeu sur les aspects non-diégétiques comme la vie en collectivité, et après le jeu dans la reconstruction du souvenir magnifié des instants vécus, en relation avec les autres joueurs.
Le GN à quel âge ?
Si l’on s’en tient à la définition du GN telle qu’adoptée par la FédéGN, définition centrée sur ce qui fait l’essence de l’activité, à savoir l’incarnation de personnages, alors je doute qu’il puisse y avoir de GN à proprement parler avant la fin de la période de latence, c’est à dire au début de la préadolescence, vers 10-12 ans en fonction des individus.
À partir de ce stade de développement, les individus sont capables d’appréhender les concepts et symboliques sous-tendus par l’activité et le jeu de personnages, et sont surtout capables de distanciation : ils ne ramassent plus de bâtons pour se défendre, ils ne tapent plus comme des sourds, ils n’ont plus de réaction de panique confrontés à des PNJ masqués, et en plus, ils atteignent un niveau d’autonomie suffisant pour ne plus nécessiter une présence permanente de l’adulte.
La pratique d’activités de « type GN » est possible avec des plus jeunes, typiquement des 6-10 ans, mais on a alors plus souvent à faire à des « grands jeux », dans le jargon de l’animation, c’est à dire à des jeux à trames linéaires avec une gestion du public par groupes d’enfants accompagnés d’un ou plusieurs encadrants, se rendant sur différents ateliers/sites où se déroulent une scénographie ou une épreuve. Nul doute cependant que ces moments favorisent grandement une pratique future du GN et contribuent à la construction des individus.
Le GN et les adolescents
La pratique du GN est particulièrement adaptée aux publics adolescents, en premier lieu parce qu’elle correspond à la fois à leurs besoins et à leurs envies :
– Se retrouver ensemble entre pairs, rencontrer d’autres jeunes,
– Expérimenter, explorer, relever des défis,
– Se déguiser, jouer avec son image, développer son imaginaire,
– Côtoyer des adultes dans un cadre différent des cadres habituels (les adultes jouent aussi, sans arrière pensée éducative, ni contenu à faire passer, tout le monde a “l’âge de jouer”),
– S’impliquer dans des actions valorisantes à moyen et long terme (de nombreux ateliers de création et de confection s’articulent autour de la pratique du GN, les ados y mettent en avant leurs compétences spécifiques).
Parce que l’activité favorise un apprentissage de l’autonomie et de la vie en collectivité, le GN constitue un moyen et une fin en soi, où chacun vient piocher en fonction de ses besoins et de son état actuel (valable aussi pour les adultes). Ce n’est pas un outil pédagogique permettant de travestir des objectifs d’apprentissage ou de véhiculer des discours préventifs ou normatifs : l’acceptation de participer au jeu et donc l’acceptation des règles afférentes à cette pratique constituent un cadre qui va permettre à chacun de travailler son vivre ensemble et ses postures en société. Le groupe, de même que l’équipe d’animation si nécessaire, jouent le rôle de régulateurs.
Le plaisir de l’expérience ludique dans ce contexte d’échanges sociaux positifs tend à ancrer en chacun de nous les comportements interpersonnels permettant que le jeu puisse avoir lieu. Et nous avons tendance à reproduire ces comportements dès que des situations similaires se présentent, même dans la vie réelle.
Dans le cadre d’un projet de développement local, l’activité permet de s’investir sur un lieu, l’aménager et le protéger, il constitue alors un socle intéressant pour aborder les questions d’empreinte écologique et d’environnement (douches solaires, savons à l’argile, toilettes sèches…).
Enfin, cette activité à caractère ludique permet à chaque participant de prendre du plaisir et de le partager avec les autres protagonistes, tissant des liens entre eux de nature à faire société, au delà du GN. Loin de s’y perdre, les participants prennent mieux conscience des réalités et des priorités qui les concernent, au regard de ce temps de loisirs commun, clairement balisé et identifié sur l’année.
Les contraintes de l’accueil de mineurs
Du point de vue de l’organisateur, le public mineur est, en général, une source d’énormes contraintes. En effet, c’est un public particulièrement bien protégé, on comprend aisément pourquoi. Sa prise en charge directe nécessite de respecter de nombreuses règlementations, de déclarer l’accueil auprès du ministère de la jeunesse et des sports, d’avoir du personnel encadrant breveté et/ou diplômé, etc.
Pour une association organisatrice de GN, et désireuse d’organiser pour des mineurs, le plus simple est de se rapprocher des Accueils Collectifs de Mineurs existants et de leur proposer de vous occuper de la partie jeu, eux-mêmes gérant les contraintes administratives et légales, ce qui comprend également la gestion de la restauration et des sanitaires, toujours pour respecter les normes en vigueur avec ce public.
Une autre manière de procéder, consisterait à faire jouer les parents et leurs rejetons ensembles, les mineurs étant de fait placés sous la responsabilité directe de leur tuteur légal.
Conclusion
Quel joueur ou organisateur prétendra que le GN ne l’a pas changé, en le mettant en mouvement, en lui faisant rencontrer toutes sortes de gens, en lui permettant de se situer par rapport aux différents personnages qu’il a pu incarner ?
Certainement pas moi, et même si le GN n’est pas le remède à tous nos maux, il est encore loin d’avoir livré tous ses secrets. Ce qui est certain, c’est qu’il obtiendra ses lettres de noblesse en se démocratisant d’une part, notamment auprès des mineurs, et en se spécialisant d’autre part, notamment en devenant le véhicule de messages délivrés par d’éventuels artistes.
Cédric LHOMOND
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19 mai 2015 at 10 h 40 min
Formidable. Si. C’est bien écrit et expliqué. Moi même animateur territorial à Bourges, j’encadre au sein d’un centre d’activité pour ados un stage initiation au GN depuis plus de 10 ans. Et je vais filer l’adresse de l’article à mon boss qui me fait confiance depuis tout ce temps en ayant deviner ce que j’aurais été incapable aussi précisément d’écrire sur un projet ! Merci tout plein.
19 mai 2015 at 11 h 55 min
Peut-on trouver une liste d’associations qui proposent du GN pour mineur ?
19 mai 2015 at 14 h 20 min
Malheureusement non, j’invite d’ailleurs tous ceux qui pratiquent le GN pour mineurs à faire part ici du nom de leur asso et des projets qu’ils ont mené, quelle qu’en soit la finalité. Quant à moi, je travaille pour une association nommée Loisirs Jeunes en Créonnais (LJC), à Créon en Gironde donc.
20 mai 2015 at 13 h 19 min
Super initiative. Et encore bravo pour cet article. J’espère que ce genre de chose va se développer et se structurer. J’ai cru comprendre que l’association Clepsydre faisait ce genre de chose également, en région parisienne.
20 mai 2015 at 14 h 44 min
Bonjour et bravo pour cet article! Nous sommes une asso organisant des journées et sejours de vacances s’inspirant du GN, pour enfants et ados, dans la région PACA (marseille). Il serait intéressant qu’on se rencontre à l’occasion pour échanger nos expériences, et pourquoi pas travailler ensemble! 🙂 Si vous êtes de passage dans le coin, nous vous accueillerons avec grand plaisir! Amelie
20 mai 2015 at 19 h 12 min
Salut Amélie. Volontiers pour des échanges 🙂
J’ai suivi le lien vers votre site, c’est très bien fait, chapeau. Le projet est très intéressant et donne envie. Voilà mon mail pro si tu veux me contacter : adosljc AT gmail DOT com
20 mai 2015 at 19 h 13 min
Nicoyas, ça m’intéresserait aussi d’en savoir plus sur tes activités GNistiques 🙂
20 mai 2015 at 20 h 50 min
L’association Rêves de Jeux organise des séjours de vacance (des colonies, quoi !) basées sur les jeux depuis 30 ans, en région Lyonnaise. Jeux de société, jeux de plateau, jeux de rôles, et bien entendu GN. Et en plus de faire des séjours géniaux avec une vrai réflexion sur les enjeux et objectifs pédagogiques associés aux jeux, ils ont toutes les habilitation jeunesse & sport qui vont bien.
Je sais de source sûre qu’un nombre non négligeable de membres de la communauté GNistique y sont passé dans leur jeunesse. 🙂
22 mai 2015 at 0 h 47 min
Merci pour cet article très intéressant. Je ne suis pas forcément d´ accord avec tout ce que tu expliques, par exemple j’ai déjà participé à un gn où les enfants des 7 ans étaient présents. Le probleme de distanciation soulevé existe, mais ce n’est pas une limite à mon avis.
Je vais poser la question con du jour : sur les photos je ne vois aucune fille, ni parmi les joueurs ni dans l’organisation. Est-ce que c’est par hasard (les photos ne sont pas représentatives) ou bien est-ce que les filles ne s’inscrivent pas ? Cela m’étonne beaucoup car lors des quelques gns enfants et ados auxquels j’ai participé les filles étaient largement représentées. Mais peut être est-ce parce qu’il s’agissait de jeux organisés par des asso, donc souvent à l’instigation de parents eux-même gnistes, et pas par une structure d’animation qui est susceptible de ramener plus d’enfants et ados dont les familles ne pratiquent pas le gn ?
22 mai 2015 at 0 h 58 min
Avant tout, j’ai passé le lien à mon boss qui a lu avec attention et trouvé cet article formidable en tout point. Mais je n’en doutais pas un instant, vu qu’il a accepté il y presque 15 ans maintenant d’intégrer dans le programme de son « Centre d’Activités Techniques Scientifiques et Sportives ou CATSS » un stage jeu grandeur nature.
C’est un centre d’activité municipal pour ados de 10 a18 ans. Les jeunes s’y inscrivent pour un stage précis, sur une semaine ou deux, en demi journée ou journée complète suivant les disciplines. Les animateurs sont « techniciens » dans leur domaine de compétence, on y trouve plus de 200 stages par été couvrant un large choix (de la confiserie en passant par la menuiserie, entre un stage de micro-fusées et un autre de création de comédie musicale…).
Pour ma part, j’ai repris un stage jdr en arrivant sur la structure, pour ensuite proposer du wargame et du décor de jeu. Très vite, l’idée de proposer un stage GN m’a titillé. Projet monté, projet accepté.
Au début, sur une semaine, avec mini jeu de quelques heures dans un jardin municipal le vendredi, puis, expérience concluante et confiance faite, une évolution vers un stage de deux semaines, avec véritable GN de deux jours avec nuit sur site extérieur, encadré par une asso partenaire.
Cette formule en est à sa sixième année cet été.
Le stage est ouvert à partir de 13 ans, le public est « hétérogène » et représentatif des jeunes accueillis sur la structure, même s’il faut bien l’avouer, la plupart des participants sont souvent des jeunes ayant « débuté » sur mes stages jdr…
Le stage initiation au GN à pour but premier une découverte ludique de notre loisirs, même si on y retrouve tout ce qui fait la matière de l’article suivant le cas par cas de chaque jeunes participants (pour certain, ce sera la première nuit sous tente, loin des parents, en collectivité… Pour d’autre, ce sera la découverte du cutter et de la cale à poncer, pour d’autre encore, le fait de devoir se bouger les fesses pour que des trucs se passent…).
Le stage est construit sur le principe « on va sur un vrai GN ». On reçoit une fiche d’inscription, qu’on remplis et renvois (enfin, que je récupère…). Il y a découverte du loisir avec support vidéo, accessoires de jeu, costume et radotage de vétérans. Ensuite, deux axes principaux se partagent le temps : création des accessoires de jeu (armes et costumes) et interprétation d’un rôle (expression corporelle, impro…).
Le jeu à lieu la deuxième semaine, le mercredi et le jeudi. Après le montage de leur campement, les jeunes sont reçus sur site par l’asso organisatrice (curieusement, c’est la mienne !), qui briefe les « joueurs », check leur matos, etc. Ensuite, le jeu est lancé, avec l’aide d’une collègue animatrice, je gère dans l’ambiance le jeu des jeunes. Le soir, après un peu de jeu de nuit, retour au campement pour la nuit et redémarrage du jeu au matin jusqu’à midi. Après la fin du jeu, debriefing avec l’asso et les jeunes, puis back to center. Le lendemain, c’est retour sur expérience et visionnage.
Voilà, c’est en gros, même si ma mission pendant le jeu inclus tout ce qu’on peut imaginer comme animateur ou éducateur avec des ados sur un GN, même si notre public est là pour le fun.
22 mai 2015 at 1 h 00 min
Lire “Plus de 200 stages par été” là ou la phrase oublie le 200…
22 mai 2015 at 1 h 02 min
Cequi dommage, c’est de ne pas pouvor éditer ses textes.. Ou alors, je suis aveugle…
Donc pour info : http://www.ville-bourges.fr/web/medias/files/pdfs/CATSS-programme.pdf
22 mai 2015 at 9 h 59 min
Effectivement ce n’est possible qu’en se créant un compte. L’oubli sur le nombre de stages a été ajouté dans le commentaire.
22 mai 2015 at 10 h 36 min
Encore merci pour vos retours 🙂
@ Saki : ta question n’est pas con du tout, je n’ai bêtement pas fait attention à représenter la mixité de genre sur le GN, cependant, je te rassure, elle existe et fait bien entendu partie des objectifs. La proportion de filles atteint les 30% environ chez les jeunes et les orgas.
@ Nicoyas : c’est un très chouette projet que tu mènes, qui plus est dans la durée, bravo !
23 mai 2015 at 23 h 11 min
Au cours des années précédentes, l’association Clepsydre a organisé trois GN pour les enfants, selon trois formules très différentes, pleines d’enseignements.
GN 1 – Med-Fan en forêt. Le pitch : un méchant sorcier musicien a lancé une malédiction rendant neuneu les parents d’un village. Leurs enfants sont livrés à eux-mêmes et prennent les choses en main pour aller chercher un remède dans une mystérieuse forêt magique, traînant avec eux leurs boulets de parents…
Dans cette forêt, ils rencontreront des êtres tout à tour inquiétants, amusants, féeriques, monstrueux, sages… Ils y apprendront de quoi devenir de vrais aventuriers et pourront guérir leurs parents et vaincre l’immonde sorcier.
Public : 7 à 15 ans, de 11h à 23h.
Points positifs :
– les parents accompagnent leurs enfants : pas de transfert de responsabilité, pas d’encadrement particulier, etc.
– grand succès : une soixantaine d’enfants et une trentaine de parents accompagnateurs.
– jeu apportant beaucoup de liberté
– les enfants jouent des enfants, pas des aventuriers sans âge.
Points négatifs :
– On ne peut pas compter sur les parents, même GNistes confirmés, pour être garants du fair-play de leur progéniture. Pas mal de débordements avec les parents qui laissaient faire en rigolant, malgré un brief complet sur le rôle d’accompagnant.
– écart d’âge un peu trop grand, générant des différences d’attentes et d’intérêt.
GN 2 – Archomancie – GN Harry Potter adapté d’un jeu pour adultes.
Fin d’année à Poudlard, une trentaine d’élèves sont restés pour quelques cours supplémentaires, et font face à une menace inattendue.
Public : 33 joueurs – 11-13 ans, du samedi midi au dimanche midi
Points positifs :
– contexte très apprécié et connu des participants, parité parfaite.
– GN à intrigues, favorisant la découverte du role-play
– Nous avions peur de l’attitude du collégien moyen rigolard, du genre “Wesh professeur Rogue : va te laver les cheveux, bouffon!”, aussi nous avons fait un bon briefing sur l’ambiance scolaire de Poudlard, et les joueurs ont vraiment parfaitement joué le jeu. Nous étions presque embêtés pour eux quand nous voyions leurs hésitations à transgresser certains règlements pour arriver à leurs fins.
– Dans la mesure où les parents déposaient leurs enfants le samedi midi et ne réapparaissaient que le dimanche, nous craignions d’avoir des démarches compliquées à accomplir pour l’accueil de mineurs. La présence parmi les orgas d’un directeur de centre aéré nous a permis de qualifier correctement l’événement et d’éviter les procédures compliquées. De plus, le site choisi étant une MFR, tout était conforme et rassurant.
Points négatifs :
– aucun, en fait… S’agissant de l’adaptation d’un scénario pour adultes, nous avons juste fait très attention avec certains thèmes pouvant mettre mal à l’aise les jeunes joueurs en pleine construction (intrigues sentimentales, homosexualité) ou carrément glauques (autant un élève amoureux d’un professeur, ça peut se jouer entre adultes, autant quand l’élève est joué par un véritable ado, ça craint…)
GN 3 – Med-Fan séquentiel en forêt.
Voir le retour http://www.electro-gn.com/8375-jeu-de-role-grandeur-nature-pour-enfants-de-clepsydre
Suite aux retours du GN 1, l’organisation a évolué vers un jeu séquentiel (parcours en forêt parsemé d’épreuves, de rencontres, d’énigmes et de combats), chaque groupe étant accompagné par un guide.
6 heures de jeu itinérant – 65 enfants – 8 à 14 ans
Points positifs :
– groupes constitués par âges : pas de problème de décalage.
– En tout une dizaine de personnages (x2 selon le sexe) : facilité d’écriture, et possibilité de donner à chacun des compétences indispensables à l’aventure -> pas de suiveur.
– groupes entre 6 et 8 participants, plus un guide : facile à cadrer.
– les parents étaient soit des guides, soit des rencontres : pas de transfert de responsabilité, les enfants restaient sous celle de leurs parents ou de ceux que ceux-ci avaient désignés.
Points négatifs :
– plutôt une difficulté : besoin de nombreux figurants de confiance et d’endurance pour gérer les diverses rencontres (treize) pour chaque groupe se succédant (dix).
– Les départs étant décalés, les premiers arrivés devaient attendre longtemps l’arrivée des derniers, même si certains ateliers étaient prévus pour les occuper.
– L’absence d’interaction entre les groupes de joueurs a limité l’exercice du role-play aux rencontres PNJ, celui au sein de chaque groupe s’étiolant rapidement.
En conclusion, puisque j’étais chef de projet sur les deux premiers GN, je dirais que :
– on peut tout à fait faire jouer des enfants à partir de 6-7 ans. On est plus dans le jeu d’aventure, de découverte, de quête.
– à partir de 11 ans, le role-play des jeunes participants peut être incroyable, pour peu qu’on les y pousse. Si c’est un jeu “baston”, les joueurs se battront mais si on annonce une couleur plus basée sur l’interprétation, ils s’y prêteront de bonne volonté. Peut-être que les jeunes joueurs sont plus sensibles aux déclarations d’intentions des orgas ! 🙂
– Enfin, l’organisation d’un jeu pour enfant peut faire peur du fait des potentielles réglementations. Le plus simple est d’impliquer les parents sur l’événement : plus de souci de responsabilité et en plus vous aurez des coups de main. En cas de jeu hors de la présence des parents, demandez conseil à des pros de l’animation. Ca tombe bien : il y en a des légions dans le monde du GN.
Et pour éviter les questions qui ne manqueront pas d’arriver vu la demande pour ce genre de jeu : non, nous n’avons pas de projet de nouveau GN pour enfants pour 2015 ! 😀
24 mai 2015 at 15 h 16 min
Merci beaucoup Moz pour cet excellent retour très détaillé 🙂
Pardonne mon ignorance, mais vous êtes dans quel coin de la France ?
26 mai 2015 at 10 h 41 min
Super intéressant MoZ !
Concernant les capacités des enfants à partir de 11 ans, peut-être qu’ils suivent plus facilement les consignes des orgas parce qu’ils n’ont pas été conditionnés par GN sur GN calqué sur le même schéma de jeu 🙂
26 mai 2015 at 11 h 47 min
Cédric : nous sommes en région parisienne.
Hoog : Tu n’as pas tord. C’est d’ailleurs une vertu partagée avec les joueurs un peu néophytes : accepter d’être perméable au thème d’un jeu plutôt que rester sur certains automatismes, par confort ou par méfiance.
26 mai 2015 at 16 h 58 min
Moz, pourquoi pas de projet en 2015 ? Essoufflement des orgas ? Manque de bénévoles ?
27 mai 2015 at 9 h 37 min
En fait, ce sont les mêmes orgas qui font les GN adultes et les GN enfants, et pour 2015, la première catégorie est bien chargée avec 3 sessions de Vivre Vite et un gros GN Brume.
26 mars 2018 at 12 h 31 min
Bonjour à tous y a-t-il encore du monde sur ce topic ? Notre association : HistoireS VivanteS organise des séjours et journées GN pour enfants et ados dans le sud-est de la France. Nous serions heureux de participer à un “annuaire” des orga de GN pour enfants/ados,
Fédérons nous !
27 mars 2018 at 19 h 30 min
Tu trouveras certainement de très nombreux interlocuteurs sur tout un tas de sujets dont tu ne soupçonnes (peut-être) même pas l’existence lors des rassemblements de la FédéGN, des GNiales ou Labo GN l’été 🙂
Contactez la Fédé pour qu’ils relaient votre com.
++
29 mars 2018 at 19 h 19 min
Hello, il y a un groupe où des annonces de GN accés ados, familles, jeune public
sont partagées : https://www.facebook.com/groups/gn.en.famille/