Titre du jeu de rôle Grandeur Nature : La Reine Oubliée
Association organisatrice : L’Arène de l’Oubli
Date du jeu : 2 – 3 – 4 Août 2013
Durée de jeu : Du vendredi soir au dimanche midi
Nombre de Pjs : 120
Nombre de Pnjs : 50
A-t-il déjà été organisé, et si oui, quand ? Non
Présentez-nous un peu l’asso et son identité !
L’Arène de l’Oubli, c’est l’histoire d’un groupe de personnes, se connaissant plus ou moins, qui se retrouvent à faire les monstres dans une cave pour une fête médiévale fantastique au beau milieu de l’Auvergne, par un beau week-end de septembre 2008. En fait non, le week-end n’était pas beau, il pleuvait et il faisait froid (ceux qui se sont maquillés samedi matin sur la terrasse du bungalow s’en souviennent…). Mais comme chacun s’était investi dans les costumes/le décor/la logistique… tous ont bravé la pneumonie pour donner vie au projet. Et c’est là que tout a commencé… L’idée de créer une asso pour pouvoir se donner les moyens de produire des animations de qualité et, à terme, de monter un GN.
Dès le départ on a fait un brainstorming de nos expériences de GN, bonnes et un peu moins afin d’établir une sorte de cahier des charges. On a ainsi défini ce que l’on voulait proposer :
– Des GNs qui soient beaux, avec beaucoup de supports visuels, décors, costumes, documents en jeu et hors jeu.
– On voulait aussi pouvoir proposer des scènes visuelles un peu à la façon de scènes cinématiques, avec un côté spectacle en utilisant divers moyens : éclairage, pyrotechnie etc.
– Du médiéval fantastique, car c’est ce que l’on préfère. Après on a voulu proposer notre univers, afin d’offrir quelque chose qui bien qu’un peu classique, chamboule un peu les habitudes du pur MedFan avec quelques concepts particuliers qui se démarquent.
– Du scénario dense avec plusieurs niveaux d’implication pour les personnages.
– Des bons repas car on aime bien manger et on trouve ça important en GN et de plus ça offre souvent de beaux moments de jeu.
– Des GNs pour un certain nombre de joueurs (100 et +) afin de proposer un jeu de faction.
– Enfin on voulait que nos GNs restent le plus abordable possible.
C’est de là qu’est partie l’aventure. On a voulu dans premier temps engranger de l’expérience et on avait besoin de temps pour se développer. On a fait un premier événement en 2009, il s’agissait plus d’une sorte d’initiation au GN. Mais ça nous a permis de commencer à travailler ensemble, de se découvrir (ou re-découvrir) et de voir concrètement ce que l’on pouvait proposer en GN. On a organisé 2 GNs, un en 2010 et un en 2011. C’était l’occasion pour nous de commencer à mettre en pratique nos idées et notre vision du GN. Ces GNs étaient ouverts à un nombre de joueurs plutôt limité. Là en 2013 on a enfin pu se lancer dans la réalisation du projet de départ.
Et vous ? Le groupe des auteurs, qui êtes-vous ?
Nous partageons tous un point commun, notre passion pour les univers fantastiques et médiévaux. Après si une bonne partie d’entre nous sommes d’anciens joueurs, certains ont une expérience plus récente du GN. On a chacun nos spécificités, nos spécialités et on s’en sert pour se répartir le travail pour avancer au mieux.
D’où vient l’idée de ce jeu, qu’est-ce que ce jeu est et qu’est-ce qu’il n’est pas ?
L’idée au départ c’était de faire un GN multi-facettes avec différents niveaux de jeu pour que chaque personne dans un groupe, quel que soit son jeu, puisse profiter pleinement du GN. Je pense que deux personnes peuvent ainsi avoir un GN complètement différent.
La base de notre GN est un jeu de factions mais où chaque individu à son importance. Ça nous permet de proposer des choix cornéliens de type sacrifier un objectif personnel pour atteindre un objectif commun ou l’inverse. On cherche à laisser les joueurs le plus libre possible dans leurs choix tout en sachant qu’ils devront en assumer les conséquences.
En fait on aime se focaliser sur l’individu, sur les motivations profondes du personnage, ses objectifs personnels, ce qui l’anime et sur sa place au sein de son groupe et à plus grande échelle au sein de sa faction.
On a donc choisi pour ce faire de représenter un jeu de cour, prétextant un événement important (l’anniversaire du roi) où tout un tas de personnes vont se rendre pour essayer d’en tirer partie d’une manière ou d’une autre.
Qui sont les personnages (en gros) et quelle est la raison de leur présence ?
Les personnages sont créés par les joueurs. En tout cas le concept du personnage est le leur. Ensuite on développe l’historique du personnage ensemble, ce qui nous permet d’introduire dans son histoire des amorces, des « hameçons » (j’aime assez le mot anglais hook ici car il va bien) sur des quêtes, des scénarios en jeu. Ça nous permet aussi de faire coller les personnages au cadre le mieux possible, de les rendre crédibles dans l’univers afin de garder une cohérence malgré les grandes disparités de chacun.
Le but ici c‘est que les joueurs puissent jouer un personnage qui leur est adapté, qui convienne à leur style de jeu et à leurs envies.
Comment travaillez-vous ? Avez-vous une méthode d’écriture ? Écrivez-vous vos fiches dans votre coin ? Quelle est votre méthode, telle que vous l’expliqueriez à un nouveau venu dans l’équipe ?
Au niveau organisation générale on fonctionne avec une sorte de « chef de projet » (on n’aime pas bien le mot « chef », mais chef de projet est certainement le terme qui convient le mieux). Le chef de projet est surtout là pour coordonner les efforts de production de l’équipe tout en y prenant pleinement part. Cependant on ne répartit pas le travail de manière arbitraire, ça reste basé sur le bon vouloir de tout un chacun, même si parfois c’est un peu forcé car il y a des choses qu’il faut bien faire, envie ou pas !
Le début du travail commence par les scénarios principaux. Il s’agit des grandes trames, des fils rouges du GN. C’est d’ailleurs mon rôle. Je propose les synopsis au groupe organisateur. Une fois validés, j’attaque le travail d’écriture à proprement parler que je soumets à tous une fois fait ; là on a une discussion ensemble avant la validation (ou pas) des scénarios. C’est une étape qui est faite très en amont car c’est de ces scénarios que l’on va tirer toutes les actions de production à mener : déco, costumes, aides de jeu, etc. On répartit la charge de travail sur un peu tout le monde en prenant en compte le temps disponible de chacun et on organise des réunions de suivi pour s’assurer de l’avancement des travaux et pour être sur qu’on sera dans les temps. Ce n’est évidement pas toujours le cas et on finit souvent tous avec de très petites nuits avant le GN…
Pour l’écriture en elle-même je distingue différentes catégories de scénarios :
– Les Scénarios principaux : Ce sont les grosse trames du GN, il y en a souvent plusieurs qui s’entrecroisent. Elles comprennent différentes séries d’événements qui se réaliseront ou pas en fonction des actions des joueurs. En tout cas ils auront un impact sur l’histoire du GN et même sur plusieurs opus parfois.
– Les trames secondaires : Il s’agit de scénarios plus simples, de petites quêtes que l’on trouve un peu à la façon d’un jeu vidéo en discutant avec certains PNJs ou en tombant sur des aides de jeu. Elles ont parfois un lien avec les scénarios principaux ou parfois avec l’historique de certains joueurs.
– Les scénarios de factions : C’est surtout une trame par faction qui permet en fait de la faire évoluer dans un sens ou dans un autre en fonction de ce qu’auront fait ou pas fait les joueurs. Ils auront souvent un impact sur l’opus suivant.
– Les scénarios de groupe et/ou personnel : Il s’agit des objectifs que les groupes vont essayer d’atteindre, ou encore de scénariser un objectif personnel pour un personnage joueur.
Pour chaque scénario j’écris une fiche détaillant :
– Le synopsis
– L’histoire : Cette partie décrit l’histoire racontée, l’origine du scénario, ce qu’il s’est produit avant le GN
– Le déroulement : Ici je décris ce qui peut se passer pendant le GN
– Les aides de jeu / indices : Tous les éléments physiques et informationnels ayant un lien avec le scénario y sont décrits
– Les conclusions : Les potentielles fins du scénario
Si les scénarios principaux sont pratiquement finalisés dès le début, je me garde toujours la possibilité de revenir dessus afin d’y apporter des modifications en fonction des historiques des personnages joueurs. Les scénarios de factions, de groupes et personnels eux sont écrits du moment que l’on commence à travailler sur les historiques des personnages joueurs.
Logistiquement, c’est un challenge ? Pourquoi ce site de jeu, ces décors ? S’il y a des règles de jeu spécifiques, qu’apportent-t-elle au jeu ?
Pour le choix du site nous avions plusieurs critères :
– Proximité de Saint Étienne, car c’est là que nous stockons tout le matériel de l’association ou presque.
– Nous voulions avoir accès à de l’eau. Déjà pour boire, et de plus, on utilise beaucoup le maquillage sur nos PNJs et certains joueurs aussi.
– Nous avons besoin de « tirer » beaucoup sur l’électricité (on utilise beaucoup d’éclairage). Aussi le site devait être raccordé au réseau électrique.
– Nous souhaitions un site avec un château, de la plaine et de la forêt.
– La possibilité d’utiliser le feu et les artifices.
– Un site qui accepte le GN : c’est pas si facile de trouver un endroit qui accepte ce genre de manifestations.
Tous ces critères étaient réunis par le site du Château de Marcoux (43), aussi il était naturel pour nous de le choisir.
La partie logistique est complexe comme pour tout GN.
L’un des aspects assez difficile à gérer est la nourriture. Nous voulons proposer un GN relativement confortable et donc fournir tous les repas. Cette fois-ci on a choisi de faire confiance à des personnes qui ont plus d’expérience dans le domaine et donc toute cette partie est gérée par l’association Terra Ludis. Cela nous libère un grand nombre de personnes pour intervenir durant le jeu si besoin et pour être présents pour répondre aux joueurs.
Il y a bien sur toute la partie acheminement et installation sur place. On prévoit pour ces activités une semaine entière afin de ne pas être pris de court et pour pouvoir commencer le GN dans les temps. Au final le temps de jeu n’est pas si long et le but et de permettre à tous d’en profiter un maximum.
Enfin pendant le jeu il va falloir gérer l’aspect scénique présent dans nos GNs. Ça demande une gestion du timing et des ressources humaines (organisateurs et PNJs) assez importante. Heureusement nous pouvons rester facilement en contact via talkie-walkie ce qui nous aide sur ce point.
Il y a peu de règles vraiment spécifiques. De manière générale, nous avons essayé de faire en sorte que notre univers de jeu soit justement retranscrit par les règles.
Il y a toutefois la notion de suspension temporelle. Cette règle existe pour deux raisons :
– Tout d’abord l’aspect sécurité. Sur certaines scènes nous utilisons des artifices. Lorsqu’on crée une suspension temporelle, les personnages sont figés et ne peuvent pas se déplacer. Cela leur évite d’être trop proches des artifices.
– Elle doit permettre aux joueurs de profiter du spectacle tout simplement.
Si c’est important et spécifique, pourquoi ce format (nombre de joueurs et durée de jeu) ?
Nous souhaitons proposer un jeu de faction, pour cela il nous fallait un minimum de joueurs et sachant que nous avions 6 factions, on propose 20 places par faction, soit 120 Joueurs. Nous n’avons pas non plus voulu nous lancer dans un projet trop ambitieux en termes de nombre de joueurs afin de ne pas se laisser déborder.
Pour la durée de jeu on a voulu partir sur une durée très classique pour tout le monde sans plus de raisons particulières.
S’il y a eu des sessions avant celle-ci, quelles ont été leurs qualités, leurs défauts ? Qu’est-ce qui a changé sur cette autre session ?
Il y a eu deux opus avant ce GN. « La croisée des chemins » en 2010 et « le Tournoi » en 2011. Dans l’ensemble ils se sont bien passés.
Après on a constaté un certain détournement ou une certaine incompréhension au niveau de certaines règles. On a donc choisi de les modifier en essayant de les rendre plus précises, plus claires et moins sujettes à l’interprétation que les précédentes.
En terme de timing de jeu on a eu des ajustements à faire entre temps d’action et temps un peu plus calme.
Un autre point d’amélioration se trouve aussi dans la gestion des campements. Si on souhaite préserver l’immersion en favorisant les campements « médiévaux » qui collent à l’univers, il nous a fallu trouver une solution pour gérer cela car tous les joueurs n’ont pas accès à ce type de campement souvent coûteux. On a donc défini une zone de campement en jeu, qui accueille les campements étant visuellement en accord avec l’univers et on a défini une zone de campement hors jeu un peu plus éloignée et camouflée pour permettre aux personnes de venir avec un campement qui ne colle pas au niveau visuel.
Pour cette session, qu’est-ce que vous espérez, que diriez-vous à vos joueurs pour être sûrs qu’ils comprennent bien votre volonté ?
Nous souhaitons un investissement tant sur le côté historique du personnage, qu’il en ait un crédible, qu’il ait ses propres motivations, ses raisons d’être avec les personnes de son groupe, dans cette faction plutôt qu’une autre et pourquoi il est présent ici au GN, etc. Le côté personnalité du personnage est important. Ils doivent aussi coller au cadre de l’univers.
Nous avons aussi certaines attentes au niveau visuel, costume et autres. Il est important que le style vestimentaire soit reconnaissable. On doit pouvoir identifier l’origine d’un personnage selon le costume du joueur.
Nous considérons aussi qu’il est important de respecter le jeu de chacun en évitant de faire du hors jeu.
Enfin nous souhaitons avant tout que tout le monde passe un bon moment. Pour ça il faut du respect et du fairplay. Il s’agit d’un jeu, d’un divertissement et il est important de le garder à l’esprit.
Si on devait parler de votre jeu dans une critique sur Electro-GN, quel serait le meilleur angle d’attaque ? De quel aspect de votre jeu devrait-on parler avant tout ?
Il y a 3 points importants, 3 piliers dans un récit qu’il soit écrit, mis en image ou encore qu’il soit interactif et participatif comme dans un GN : Le scénario, le style (écrit ou visuel) et les personnages. Aussi les aspects à mettre en avant seraient pour moi, le scénario et le « style » (l’aspect visuel et immersif).
Toutes les infos sont dispo sur notre site oueb : http://larenedeloubli.fr/
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