Cet article a été rédigé dans le cadre de l’édithon 2014. Il s’agit d’un des articles de retour sur l’expérience Labo-GN.
Durant la semaine de LaboGN, j’avais proposé un atelier d’écriture instinctive ou « comment écrire librement et de façon collaborative» pour un GN. Voici un article présentant cet atelier.
Comment on a fait ?
Nous avons tout d’abord fixé les contraintes, et ces contraintes n’étaient pas un nombre de joueurs, du matériel ou encore un tarif ou un univers mais simplement un thème commun défini en quelques mots permettant de lancer les écrits de chacun. Ce thème a été défini par l’ensemble des participants en choisissant un mot/expression tour après tour.
Cette manière de choisir le thème permit à chacun d’influencer l’objectif général ou de préciser ou décaler les propositions des autres. Avant la définition du thème, personne ne savait sur quoi nous allions écrire.
Une fois le thème choisi, nous avons pris un temps d’écriture de 15 minutes en écriture libre. Chacun put laisser son imagination vagabonder et produire un texte en lien avec le thème.
A la suite de ce premier temps, nous avons mis en commun les textes via une lecture à haute voix de chacune des productions.
Ensuite nous avons continué avec différentes phases d’écrit de 20 minutes environ et de mise en commun via des lectures durant toute l’après midi en fixant à chaque phase un style d’écrit : un souvenir, un article, un personnage, un flashback/flash forward…
Et ça a donné quoi ?
Pleins de textes :
La première remarque concernant cet atelier, c’est que nous avons produit des textes, et en grande quantité (environ 6 à 8 pages / personnes) pour 3 heures d’atelier. Cela changeait des différents ateliers de Labo GN ou nous avons souvent réfléchi et listé des choses à faire, des liens, des idées… Avec cet atelier, la production précède la réflexion
Des idées convergentes :
Avec cette méthode de travail, à aucun moment, nous n’avons décidé de nous mettre d’accord sur les écrits, chacun écrivait en fonction de ses envies mais toujours en accord avec le thème. Au fur et à mesure que l’atelier avançait, les écrits tenaient compte des écrits précédents et l’univers commençait à prendre vie sans aucun brainstorming ou réflexion commune. Chacun voyait dans les textes des autres des idées qu’il pourrait développer dans ses futurs écrits. On pouvait illustrer un aspect de l’univers, des personnages, des lieux…en décidant d’écrire un texte développant cet aspect.
Des rebondissements:
Cet atelier a permis de développer un univers, des personnages, des visions différentes pour un même projet. Il est né sans concertation préalable. A chaque moment, les participants reprenaient dans leur texte des éléments des textes précédents tissant ainsi des liens entre les productions et donnant de plus en plus de cohérence à l’univers. Un des participants écrivait le souvenir d’un des personnages cités dans un autre texte, tandis qu’un autre participant développait un détail des textes précédents.
On n’a pas fait qu’écrire, on a lu aussi :
La lecture à haute voix a permis à chacun de donner le ton de son texte, ce qui ajouta énormément d’informations pour les participants. Le ton influença les futures productions, et nous transmit des émotions qui se retrouvèrentt dans le reste du travail collaboratif.
La créativité, une vision différente pour chacun
Il est très intéressant de remarquer que chacun possède une conception de la créativité différente et surtout lorsque l’on traite de l’écriture. « Je ne suis pas créatif, je ne sais pas écrire, c’est nul… » En réalité, tout le monde est capable d’écrire et très souvent, les productions sont de grandes qualités mais on ne s’autorise que trop peu souvent ce genre d’exercice ou on ne croit pas en nos capacité, ce qui est très dommageable.
Et avec ça, on écrit un GN ?
Oui et non. Lors de cet atelier, nous avons écrit de nombreux passages que nous pourrions intégrer à un GN, Les textes produits nécessitent une légère mise en conformité mais la grande force de cette méthode est la production directe, le plaisir de l’écrit et de la lecture, ainsi que la participation commune à une création collaborative inconnue.
Si je réorganisais ce genre d’atelier, je mettrais une personne qui n’écrirait pas mais qui se chargerait d’harmoniser les écrits afin que chacun puisse repartir en fin d’atelier avec l’ensemble des productions utilisables en l’état.
Pour écrire un GN avec cette méthode, je pense qu’il faut organiser plusieurs séances pour avoir une grande quantité d’écrits et imposer un type de texte à chaque séance : univers, personnages,… pour pouvoir piocher et constituer le GN…
à suivre…
Lionel COURTOIS
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19 décembre 2014 at 10 h 39 min
L’écriture spontanée est super intéressante pour débloquer les inhibitions a écrire et produre beaucoups de textes originaux. Cet exercice est souvent utilisé avec succès dans les ateliers d’écriture.
Je trouve qu’il aurait été plus intéressant de fixer des contrainte bien plus lourdes qu’un thème général, c’est souvent le fait de se poser des obstacles qui poussent à la créativité et cela pourra donner éventuellement plus de similarités entre les texte de différents auteurs sur les thématiques véhiculées. Un thème global, c’est beaucoup trop général.
Il est aussi parfois plus intéressant de réfléchir et de construire des concepts des idées que des textes construits. Autant aller à l’essentiel puis réécrire dessus.
Il serait aussi utile d’intégrer une étape de sélection collective plutot qu’un harmonisateur.
Normalement il faudrait jeter une bonne partie de la production pour ne garder que des trucs pertinents qui collent ensemble, sous peine d’avoir un gloubiboulga étrange (Qui irait très bien dans un gn Lacuna, Paranoia, over the edge ou histoire de fou mais pour les autres…^^)