Première partie : Du scénario
Article 1 : Nous nous interdisons solennellement d’avoir recours à certains procédés scénaristiques pour la seule et unique raison que « c’est toujours cool, ça prend à chaque fois ». Si ça prend à chaque fois, c’est justement que ça a déjà pris et déjà pris trop de fois, alors il est sans doute temps de se renouveler.
Article 2 : Nous aurons du respect pour le travail difficile des sages femmes et autres personnels hospitalier, et éviterons les échanges de bébé à la naissance. Surtout lorsqu’ils sont amenés à se retrouver ensuite.
Article 3 : Nous limiterons autant que possible les usurpations d’identités, afin qu’au moins 70% des joueurs soient qui ils prétendent être, et que seuls 2% d’entre eux aient 5 identités cachées et autant de doubles vies. (Exceptions faites des GN « Schizophrénie galopante » ou « Arsène Lupin a encore frappé »)
Article 4 : Afin de préserver l’équilibre mental et émotionnel de mes personnages (ou peut-être de limiter les facilités de scénario et augmenter mes capacités créatrices), j’éviterai consciencieusement de faire retrouver des proches perdus de vue sans laisser de traces pendant 20 ans, qui se tombent dessus en allant prendre le thé chez des voisins.
Article 5 : En vertu du respect pour le système perceptivo-visuel de mes personnages j’éviterai la présence de sosies, de jumeaux, ou de gens qu’on confond alors qu’ils ne se ressemblent même pas. Dans le cas extrême où de tels archétypes seraient essentiels pour l’existence même de mon jeu, je trouverai un subterfuge quelconque pour que les deux joueurs se ressemblant aient un minimum de point commun ou pour justifier de façon crédible, que sa propre mère ne différencie pas un fils de son demi-frère troll mais qui porte un chapeau bien enfoncé et puis il fait vachement sombre dans cette forêt.
Article 6 : Je ne prendrai pas au pied de la lettre des dictons débiles tels que : « abondance de biens ne nuit pas » et ne considérerai pas que multiplier les « méchants » sur un jeu c’est lui donner plein de ressources. Ainsi un jeu dans lequel les joueurs sont confrontés successivement à des vampires (à cause de la maison), des zombies (à causes des précédents visiteurs), des gobelins (qui passent dans le coin), des esprits indiens (à cause des ruines du cimetière), un démon (à cause de l’occultiste), des hommes préhistoriques (à cause du retour dans le temps), des plantes toxiques (à cause de l’herboriste), des maladies graves (à cause du savant fou), des fous psychopathes (à cause du psychiatre pervers)… et tout ca dans la seule nuit du vendredi, ce n’est pas un GN inventif….
Article 7 : Je ne compenserai pas un manque flagrant d’intrigues, de cohérence et d’inspiration par un nombre tout aussi flagrants de coïncidences honteuses.
Article 8 : Même (et surtout) si je vénère Lovecraft et ses consorts, je tâcherai de respecter leurs créations et n’utiliserai pas le surnaturel comme réponse infaillible à toutes les incohérences de mon scénario.
Article 9 : J’aurais un peu de compassion pour mes joueurs et éviterai les fins en eau de boudin du type : « Tout cela n’est qu’un rêve, c’est pour ça que le scénar ne ressemble à rien, mais vous avez quand même été rudement courageux de rester deux jours dans la peau d’un perso qui n’a aucune existence réelle. ».
Deuxième partie : Des personnages
Article 10 : Mes personnages seront dotés d’une vraie personnalité et pas juste décrits à l’aide d’une simple liste de faits ou pire encore, de compétences.
Article 11 : Mes personnages auront des motifs compréhensibles pour leurs actions passées (et pas à assumer des trucs qui leur tombent dessus, qui n’ont aucune cohérence avec l’ensemble de leur personnalité, juste « pour voir comment ils s’en sortent » et parce que « ça leur fait du défi »…).
Article 12 : Si mon scénario prévoit des rebondissements spectaculaires ou un changement d’orientation par rapport aux backs, on ne les obligera pas à continuer à se passionner pour ce qui faisait l’intérêt du personnage initialement. Ainsi, si un tueur en série (ou Chtulhu, tiens) décime l’assemblée, on ne tiendra pas rigueur à la joueuse qui arrête de chercher son châle qui doit pourtant traîner quelque part, même si mémé le lui avait tricoté avec amour.
Article 13 : Communément connu sous le nom « Théorie des filles et des flingues » : Je ne filerai pas plein d’armes sophistiquées à une joueuse pour lui faire avaler le fait qu’elle n’a pas de perso.
Troisième partie : Des fiches de personnages
Article 14 : Je jure sur les points de charisme de mon prochain perso de séducteur d’écrire mes fiches de perso AVANT de faire le casting. Parce que si à la première session, j’imagine complètement Bébert dans le rôle du voisin pervers qui bégaye, et bien à la seconde session, le joueur qui jouera le voisin et qui n’aura pas la chance d’être Bébert il aura ptet besoin d’un perso quand même… Et ptet aussi que Bébert il en a marre de jouer toujours les pervers qui bégaient, et que le caster sur un vrai rôle pensé dans l’absolu, ça lui ferait plaisir.
Article 15 : Je promets sous peine d’oubli de costume sur un Gn XVIIIème que je rédigerai mes fiches sans les copier les unes sur les autres (ou alors au moins je serai super habile et on n’oubliera pas de changer les pronoms…).
Article 16 : Je jure aussi que j’enverrai les fiches aux joueurs AVANT la veille du GN. (et JAMAIS je ne leur ferai un résumé oral dans un bar parce que je n’ai pas eu le temps de les finir mais que je les ai bien en tête… ni après le jeu sous prétexte que je l’ai fini juste deux heures après le début, mais je t’ai pas reconnu avec ton costume).
Article 17 : Même si j’ai toujours rêvé d’une grande carrière littéraire, je n’utiliserai pas des temps complètement absurdes juste pour l’effet de style ou pour sauver des temps/modes oubliés de la langue française (qui se sauvera très bien toute seule, merci pour elle). Exemple : on évitera la deuxième personne du pluriel du passé simple, parce que les phrases du genre « Lorsque vous comprîtes que vos parents vous avaient échangés à la naissance, vous ne pûtes supporter la nouvelle et tentâtes de vous suicider… », ça n’aide pas pour l’immersion.
Annexe : Si on le fait, au moins, on les conjuguera correctement !
Quatrième partie : Du déroulement du jeu
Article 18 : Nous prêtons serment officiel, promis, juré, craché, sous peine de dormir en tente pendant la saison des pluies, de nous abstenir de lancer des inscriptions (et surtout de fixer la date du GN) avant que le jeu soit terminé. Et oui et tant pis si y’a trois mois d’attente pour le site, ça me laissera le temps de peaufiner les aides de jeux, de renouer avec ma vie de famille, d’aller au cinéma, de réfléchir à un prochain projet.
Article 19 : Nous jurons sous peine de marche dans la boue pieds nus de ne pas réinitialiser le jeu de manière abusive, surtout quand les joueurs doivent se replacer à un endroit donné qu’ils n’ont pas le temps d’atteindre avant que le jeu ne se re-réinitialise.
Article 20 : J’essaierai dans la mesure du raisonnable d’éviter d’utiliser des mécanismes de jeu faisant perdre la mémoire aux personnages ou alors je donnerai un moyen au joueur de gérer la situation autre que « et ben là, en fait, tu te souviens plus de rien de ce qui t’es arrivé depuis le début du jeu ».
Article 21 : Je m’interdirai sous peine de personnage sourd muet aveugle paralytique enfermé à la cave d’écrire les personnages de remplacement en 30 secondes en cas de décès (« Plus de points de vie ? Que dirais-tu de jouer… euh… une vielle paysanne qui passait par là ? Et qui serait en fait la sœur jumelle disparue de ton précédent perso mais avec trente ans de plus qui n’aurait aucun de ses souvenirs mais tu verras une fois en jeu c’est cohérent… Tiens un M16, c’est cadeau »).
Article 22 : Je ne donnerai jamais à un joueur un personnage sous le prétexte que « ça c’est marrant… et ça change… » Je penserai au joueur qui va se taper pendant 48h le sourd muet paralytique, et je lui donnerai des sérieux moyens de compensation si je décide de le maintenir. Je ne ferai pas un personnage uniquement sur un nom qui me fait rire, ou un oxymore psychologique : « et si un joueur était… un psychopathe phobique des morts ? hahaha tu imagines toute la complexité du perso ?… »
Nota bene 1 : Dans le cadre d’une démarche créative géniale, nous nous réservons le droit d’enfreindre ce pacte à tout moment et sans préavis.
Nota bene 2 : aucun manifeste ne se fait en 22 articles… les 3 prochains sont à vous.
Marine SCHWAB
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21 décembre 2011 at 9 h 02 min
J’adhère au pacte, et jure par mon sang et mon reste de fidélité de le faire respecter, surtout sur les articles 18 et 16 !
21 décembre 2011 at 9 h 17 min
Pour vous charrier un peu, j’ai envie de dire, reste à voir le jeu que vous ferez avec ça. 🙂 🙂 🙂
Il y a quelques points qui tombent sous le sens, mais pour beaucoup, vous vous trompez totalement de cible. Le problème c’est la superficialité et la crétinerie des jeux dans lesquels vous avez
trouvez ces schémas scénaristiques, qui vous ont frustrés, mais uniquement la superficialité et leur débilité, pas le schéma. Le même schéma dans une histoire belle, dramatiquement forte, avec un
personnage profond, est c’est tout autre chose. Regardez la littérature, vous y rencontrez mille fois les mêmes motifs, d’usurpation d’identité, de coincidences, de retrouvailles… et pourtant
Monte Cristo est un chef d’œuvre. Le “cliché” est même souvent un code indispensable à une thématique donnée. Tout est une question de traitement.
Perso, je viole une grande part de vos articles, mais bien-sûr, jamais dans le superficiel, dans le sparadra et dans le crétin… et je n’ai pas l’impression que les joueurs s’en plaignent, tout au
contraire.
21 décembre 2011 at 0 h 47 min
Ha non le 13 vous ne pouvez pas
21 décembre 2011 at 1 h 06 min
Article 23 : Je placerai toujours une subtile allusion à Chuck Norris dans tous mes scénarios. Parceque en fait, je suis monomaniaque.
21 décembre 2011 at 1 h 06 min
C’est marrant, en prenant le contraire exact de la charte, ça résume bien un des jeux sur lesquels je bosse. D’ailleurs, faut vite qu’on ouvre les inscriptions vu que rien n’est encore terminé!
21 décembre 2011 at 1 h 47 min
Aux chiottes les pactes, les chartes, les dogmes et autres livres sacrés !
21 décembre 2011 at 1 h 52 min
Superbe déclaration d’intention, j’attends aussi avec impatience l’ouverture des inscriptions du GN.
Et pas mieux que Fredou, gardez quand même à l’esprit que les procédés scénaristiques types et autres tropismes ne sont pas un mal en soit, c’est le travail autour de leur exploitation qui est en
cause.
Autre exemple, la fameuse coïncidence forcée qui fait qu’une galerie de personnages se retrouve 10 ans, 20 ans après… c’est le procédé de base des “Misérables”. Est-ce que ça en fait moins,
également, une oeuvre remarquable?
On me rétorquera qu’une scenario de GN n’est pas un roman, soit. Mais se priver d’emprunter à la littérature ses topos fondateurs c’est vraiment se priver de ce qui fait la richesse de l’écriture.
21 décembre 2011 at 1 h 58 min
J’ai beaucoup rit, mais effectivement je ne signerais pas ce pacte où alors pour l’enfreindre autant que Lars Von trier a enfreint le dogme.
Car si en théorie votre pacte semble plein de bon sens, en pratique y a pas mal de bullshit. Pour moi le seul pacte qui compte, c’est d’essayer de faire de son mieux dans l’intérêt du jeu et du
jouer, et basta.
21 décembre 2011 at 2 h 39 min
Je me suis payée une bonne barre de rire et j’adhère! Bon j’utilise direct le NB 1 pour notre prochain jeu.
Ma question est: “pourquoi moi j’ai jamais eu de M16?”
21 décembre 2011 at 3 h 06 min
Parce que tu es une boulée du GN.
21 décembre 2011 at 3 h 22 min
ralalah… soyons clairs: ce pacte est né il y a quelques année d’un ras le bol global suite à une série de jeux effectuée dans un laps de temps assez court, on s’est aperçus que les mêmes ficelles
étaient sempiternellement employées on où on a pu que déplorer le manque d’imagination (et parfois la paresse oui) de certains orgas.
Ne venez pas lancer la dedans les classiques de la littérature! Oui bien sûr que des clichés fonctionnent, en Gn comme en roman (même si non il ne faut pas confondre les deux). Mais pour un
Monte-christo, combien de roman de gare aux grosses ficelles d’identités usurpées?
A l’inverse, j’ai des tas d’exemples (et heureusement) de jeux qui ont utilisés un ou plusieurs de ces mécanismes, a bon escient, et on fit des très bon jeu. Vous vous trompez sur l’objet du Pacte:
il vise surtout a mettre en garde contre soit des idées originales, crées pour un jeu et reprise sur cent autres sans la vigilance qui leur donnait sens, soit contre ces “méthodes qui marchent” et
du coup qui empêchent un orga de prendre un peu de temps pour chercher autre chose.
Franchement, le premier qui a créé le concours de circonstance ou le deux ex machina…mais bravo!
Et puisque tu parles des Misérables… n’y a-t-il pas une scène (je peux pas vérifier je suis au taf) ou Gavroche croise son père et ne lui dit strictement rien et où son père ne le reconnaît pas?
De mémoire c’est une scène assez puissante- qui souligne l’indifférence du Thénardier et justement le poids des hasards et la différence qui les sépare, mais quel orga aurait laissé passer ça ???
21 décembre 2011 at 3 h 44 min
Je comprends bien Marine, mais du coup, plus qu’un pacte qui dans sa forme est un serment de ne jamais utiliser ces schémas, une simple liste de clichés utilisés souvent de manière trop
superficielle eût été une meilleur idée, avec un message du style “prudence, utilisez cela pour quelque chose de fort, de profond ou ça fonctionnera mal”.
Mais là, ce n’est pas du tout le sens que tu donnes à ton texte. Vous cognez sur des schémas qui ne sont pas responsables de la façon dont ils sont mal employés, par de mauvais auteurs. Au lieu de
les stigmatiser, ne faudrait-il pas leur rendre leurs lettres de noblesse, celles qui leur ont donné une place de choix dans de grands romans, comme je crois dans de grands GNs ?
Et du coup, en vous trompant de cible, vous ne désignez pas, ou pas assez clairement, le MAL pour ce qu’il est vraiment : superficialité, gratuité, incohérence, immaturité, recopie… sans rapport
avec les schémas eux-mêmes.
Une diatribe contre les mauvais auteurs, les gens qui ne se foulent pas, qui pondent des jeux à la chaîne, de manière mécanique, des personnages collages et des intrigues au sparadra, des textes
moches ou crétins, je dis d’accord, mais là, vous passez à coté du vrai problème.
S’il fallait lister tous les composants, dont de mauvais auteurs ont fait du plomb, alors il n’en resterait aucun avec lesquels faire de l’or.
21 décembre 2011 at 4 h 07 min
Irréductionisme :
Dans un premier sens, il s’agit d’un refus de l’exercice de conceptualisation visant à réduire la nature complexe des choses à une somme de principes fondamentaux.
exemple : dire à quelqu’un : “ouvre les yeux !” est simpliste et inutile. Surtout si vous avez affaire à un irréductionniste
21 décembre 2011 at 4 h 48 min
Donc, en prétendant vouloir mettre en garde contre les facilités d’écriture et les idées toutes faites, vous rédigez… une liste d’idées toutes faites et de préconçus peu applicables en
l’espèce.
Moins que le fond, c’est la forme qui me dérange. Cette présentation n’est absolument pas dialectique et n’inciterait certainement pas un orga à remettre en cause sa manière de fonctionner ou son
ouvrage.
Comment est-ce qu’on peut savoir d’ailleurs qu’on progresse, en tant qu’orga, ou même que l’on a réussi (ou pas trop raté) son jeu? Voilà des questions qui seraient intéressantes à traiter…
Ce qui me chiffonne, dans le fond, c’est que, outre le caractère éminemment réducteur du listing, je reste fermement convaincue que, dans un domaine comme le GN, la progression ne peut se faire que
par l’exemple et la pratique. Dans l’organisation comme dans la “qualité de jeu”, d’ailleurs. Ce qui me rend forcément un peu hermétique aux modèles théoriques.
21 décembre 2011 at 5 h 15 min
Marine confirmera, mais je suis pas sûre qu’on puisse parler ici de “modèle théorique”.
En revanche, je suis intéressée par tes questionnements sur la progression et la réussite en tant qu’orga. Si tu te sens de le faire, j’imagine que ça aurait sa place ici.
21 décembre 2011 at 5 h 20 min
je confirme
21 décembre 2011 at 5 h 51 min
Tiens si je peux apporter mon grain de sel. Ca va faire plaisir à Baptiste.
>”la progression ne peut se faire que par l’exemple et la >pratique”
Si ce schéma a très bien marché dans mon cas, je tiens à signaler qu’il est loin de fonctionner à tous les coups. Et que j’ai un exemple d’un ami qui n’en est pas à son coup d’essai et à qui j’ai
déjà dit “voilà pourquoi j’ai pas aimé ton jeu et pourquoi je pense qu’il est mal foutu” et qui m’a répondu “mon style de jeu n’est pas le même que le tien”. Tout cela pour dire qu’il ne
poursuivait pas le même but que le mien. Si je résume, il me disait j’écris les jeux qui m’amuse et plein de gens s’y amusent et cela me satisfait. Je n’avais pas grands arguments à y opposer.
Prendre cet article comme modèle théorique est à mon avis un peu idiot. Sa lecture m’a juste fait penser “tiens voilà des joueurs qui en ont marre de jouer les mêmes jeux mal foutus en égrenant des
situations que beaucoup joueurs ont vécu”. Exactement comme moi et qui fait que je ne joue plus qu’une ou deux fois par an en essayant d’aller dans des jeux bien foutus.
Maintenant la seule chose que j’ai envie de dire à Marine et Hoog, c’est si vous avez conscience de ça et bien y a qu’un truc à faire. Ecrivez !
21 décembre 2011 at 5 h 58 min
en l’occurrence, les deux écrivent. j’espère qu’ils feront des previews ici d’ailleurs.
21 décembre 2011 at 6 h 33 min
Un texte écrit à la première personne du pluriel, et comme un manifeste, second degré éventuel mis à part, prend assez inévitablement l’apparence d’un modèle théorique, raison pour laquelle je l’ai
interprété comme tel. Mais admettons.
Il y a bien des styles de jeu différents, et je reste convaincue qu’un orga fait d’abord le style de jeu qui lui plaît. Et c’est très bien ainsi, il faut qu’il y ait du jeu pour différents publics.
On peut difficilement raisonner en termes d’absolus.
Raison pour laquelle je ne me sentirais certainement pas la légitimité d’écrire sur des problématiques d’orga au sens large (même si, forcément, j’ai mes opinions, mais qui ne sont rien d’autre)
21 décembre 2011 at 6 h 48 min
Ce n’est pas parce que ce ne sont que tes opinions qu’elles ne sont pas intéressantes. Personne n’a la légitimité dont tu parles. Heureusement qu’on ne s’arrête pas à cela, sinon on n’aurait pas
beaucoup l’occasion de discuter et d’échanger des points de vue.
21 décembre 2011 at 7 h 55 min
Bin moi ça m’a tout simplement bien fait rire, et je ne suis pas allée creuser dans les détails d’un texte qui me semblait à priori ne pas avoir d’autre ambition que de nous amuser en présentant un
pot pourri de tous les travers possibles qu’on peut rencontrer en GN,que l’on soit joueur ou orga.
Personnellement ça m’a surtout rappelé le genre d’idées loufoques qui peuvent fuser lors d’une réunion orga où l’inspiration se fait parfois désirer…
21 décembre 2011 at 9 h 49 min
ARTICLE 23 : Je n’appliquerais cette charte que pour moi et moi seul. Je ne saurais en aucun cas juger les jeux des autres, quel que soit leurs expériences d’organisateur, leurs motivations, leurs
difficultés, leurs envies et leurs goût en matière de jeu.
J’aurais toujours assez d’auto-dérision pour apprendre de mes erreurs et de mes lacunes, surtout si tout le monde m’a dit à la fin du GN que c’était excellent.
21 décembre 2011 at 0 h 14 min
ARTICLE 24 : je relirai mes fiches de personnage et mes post sur electroGN pour éviter de faire subir mon orthographe à mes lecteurs (sauf si c’est intentionnel et que ça apporte une tension
dramatique incontestable!). J’en profiterai pour ajouter une pointe d’humour au cas où…;o)
21 décembre 2011 at 0 h 21 min
Pour l’article 24, il y a un truc qui manque sérieux sur le blog, c’est la possibilité d’éditer son post pour corriger ce qu’on a posté trop vite.
21 décembre 2011 at 0 h 30 min
Marine confirmera pas parce que Marine est fatiguée…(mais Marine est souvent d’accord avec Fred quand même)
Marine remercie ceux qui ne mettent pas à part un second degré éventuel…
Comme il y a des jeux qui ne sont pas faits pour tous les joueurs, il y a sans doute des articles qui sont pas faits pour tous les lecteurs.
(Marine n’aime pas les posts rédigés à la troisième personne du singulier non plus)
21 décembre 2011 at 2 h 00 min
J’ai bien ri! Je me retrouve, et mes jeux, dans plusieurs des articles. 🙂
Les retours sur mes jeux me permettent du coup d’affirmer que, si c’est pas fait n’importe comment, pleins des éléments listés ici fonctionnent très bien.
Par contre, pas encore de M16 sur le Spirits, malgré 50% de Rôles de gonzesses. Y’a surement une piste à creuser.
22 décembre 2011 at 9 h 21 min
Déjà, j’ai bien ri à la lecture de certains articles, j’imagine que c’était un des buts principaux de cet “Charte” 🙂
Sinon, pour participer au débat concernant les coïncidences, les grosses ficelles : j’aurais tendance à penser comme Mu et Frédou, sur le fait que l’important est le traitement, que le cliché
fait partie de toutes les plus belles histoires, et que si ça apporte une belle histoire, on se fiche que la ficelle ait déjà été utilisée. MAIS, est-ce que dans le cadre d’un GN, utiliser une
coïncidence ou une ficelle un peu cliché ne fait pas un peu sortir le joueur de ce qu’il est en train de vivre, en rompant la fameuse “suspension d’incrédulité”, bref en lui rappelant qu’il est
dans un jeu ? Je pense que tout le monde ici sera d’accord sur l’importance primordiale de l’immersion dans un jeu, or il me semble que les trop grosses ficelles vont à l’encontre de cet
impératif…
22 décembre 2011 at 0 h 31 min
Je ne suis pas forcément d’accord…
Tout dépend de la manière dont c’est abordé/apporté par les orgas.
Exemple : énorme ficelle déjà vue 100 fois : “un perso orphelin retrouve son père”.
Ça peut créer une scène pleine d’intensité et d’émotion, être role-play et immersif à fond.
Ou bien, le perso peut s’appeler Luc.
cqfd.
22 décembre 2011 at 2 h 02 min
@ joaquim :
il y a un article en cours de rédaction sur les coïncidences en GN.
23 décembre 2011 at 1 h 03 min
@ Joaquim: Je ne vois pas en quoi de “grosses ficelles” induiraient nécessairement une suspension de réalité. la vie elle même est faite de succesion de choses qu’on a vue mille fois: “bien sur
la poste a encore perdu mon cois” “bien sur le téléphone sonne alors que je suis au toilette” “bien sur frédou couche encore avec une joueuse”…
tant que la ficelle est logique et s’intégre à l’histoire, il n’y a pas de raisons qu’elle soit anti imersive.
23 décembre 2011 at 9 h 58 min
@Joaquim. Ma position serait plutôt qu’il y a deux niveaux :
– la finesse d’utilisation du cliché : sujet déjà abordé, beaucoup dépend de la manière du scénariste de l’exploiter et de l’amener, pour au mieux créer la surprise malgré tout, au pire rendre le
fil prévisible agréable à jouer, en tablant sur d’autres sentiments, surtout la nostalgie, et l’attrait que l’on peut avoir pour tel ou tel type de plot. Surtout, le topos narratif n’est pas un
fin en soi, il faut qu’il ait une raison d’exister. Le fait que sa présence soit justifiée a déjà tendance à enlever une bonne part du problème.
– les poncifs du genre : comme toujours, il y a dans le GN divers types de fonctionnement, formats, et univers, et c’est très bien. En choisissant le jeu sur lequel on s’inscrit, on peut aussi
savoir sur quels topos il fonctionnera. Que ce soient les batailles rangées, les coïncidences douteuses, les drames sentimentaux ou l’objet de quête à retrouver. Conclusion : si on s’attend à un
topos de part le style du jeu et qu’il se produit bel et bien, en tant que joueur, oui, on peut songer “ah, j’en étais sûr”. Si le jeu est suffisament bien conçu, on n’y pense guère. Et parfois,
il peut y avoir des deux mais on peut garder une part de naïveté quand on est dans la peau d’un personnage qui n’a pas forcément les mêmes références de culture de fiction. Mais c’est un choix de
joueur plus d’orga.
Bien noter aussi que le cliché des uns n’est pas celui des autres. La critique récente de l’Expresso Connection sur ce site faisait du choix des orgas de faire jouer un cadre “familial étendu”
une idée originale et porteuse. Autant l’Expresso avait plein d’idées originales (thème et période, pour moi) autant le jeu “famille” était banal en ce qui me concerne. On entre dans un domaine
où se trouve une bonne part de subjectif, où côté orga on peut envisager autant que possible la réception de ces divers éléments… mais jamais toutes les réactions qu’ils pourront susciter à
moins d’entrer dans un dirigisme que personne ne voudrait.
Alors oui, on peut aussi soulever l’idée de faire fi de tout code narratif et révolutionner les principes mêmes de la structure classique. Certainement, mais je ne pense pas que ce serait pour
moi. J’aime avoir une narration en GN, et si les motifs de narration sont bien exploités, j’adore. Je me méfie des GN annoncés comme “ultimes” ou “révolutionnaires” et qui finissent par
fonctionner sur des concepts davantage qu’une histoire. Ce n’est pas mon type de jeu, mais il est bon aussi que certains expérimentent et nourrissent cette pratique.
23 décembre 2011 at 8 h 30 min
Moi je n’aime pas cet article. Je ne trouve pas très drôle qu’on se moque ainsi de certains types de GNs, car chaque type de GN a le droit d’exister. En insultant ainsi certains qui se
reconnaîtront, douloureusement, vous insultez le GN dans son intégralité. Et c’est mal. Parce que le GN, c’est sérieux.
23 décembre 2011 at 8 h 51 min
C’est vrai, et pendant qu’on pinaille, Rachid souffre…
26 décembre 2011 at 6 h 37 min
Oué donc, j’ai été alerté par une membre de la Loge de laChapelle Rouxsienne ( LCR ) concernant cet article. Frédou, tu as fait une grossière erreur : ces commentaires ne sont pas des posts ! nous
ne sommes pas sur un forum. Mais c’est vrai que ça manque. Y’a des sites d’infos comme ça, quand tu publies un article, ça publie directement une copie sur le forum, et les commentaires sont de
vrais posts. Ça marche plutôt bien sur Clubic (bien qu’ils soient tous crétins) PierreO, t’es tellement méchant, je te soupçonne d’avoir enlevé Rachid. Mu, je t’aime bien. Mais qu’est-ce que t’es
bavarde 😡 Fred, Marine, Baptiste, Vincent, et les autres par ordre non alphabétique ni de préférence, vous êtes fous. Continuez. ps: Allez Rachid ! pps: Pierre, on peut savoir sur quoi tu bosses ?
ppps: j’avais rien à dire en fait, mais il parait que ce blog est in, alors je fais semblant de m’y intéresser. xoxo