Critique : Le Lupanar (Qui a tué Lulu les belles gambettes ?)

Publié le jeudi 9 août 2012 dans Critiques de GN

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Nous sommes le 10 mai 1943 dans la belle ville de Châtellerault. La soirée se déroule chez Madame Louise, dont l’accueillante maison se trouve confortablement isolée de la ville. Les habitudes de Châtellerault sont depuis quelques temps dérangées par un corbeau qui envoie des lettres anonymes aux divers habitants.

Voilà le pitch de la murder party Qui a tué Lulu les belles gambettes? (aussi connu sous le surnom du Lupanar) dont 2 sessions ont été organisées les 26 et 27 mai dernier. Il s’agit comme vous l’aurez sûrement compris d’un scénario se déroulant dans une maison close sous l’occupation allemande et  écrit il y a plusieurs années par Arm elle et Edo uard Pin eiro.

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Le Lupanar, avant même de parler d’intrigues, de ressorts scénaristiques, etc. c’est avant tout une ambiance. Et quelle ambiance ! Imaginez : une ancienne maison campagnarde aux murs décorés de multiples photographies grivoises en noir et blanc et de propagande du régime de Vichy, des lumières tamisées par des filtres colorés et dans les différentes pièces, nonchalamment déposés ça et là, des porte-jarretelles et autres lingeries fines en dentelles. Dans un coin de la pièce principale, une antique radio diffuse de vielles chansons tandis que notre cher Rachid se pelotonne au pied de la cheminée… Vous voilà dans le respectable (ou presque) établissement de Madame Louise.

Le ton général est plutôt humoristique ; dans la veine des Papy fait de la résistance et autres Grande Vadrouille. Cependant le scénario traite malgré tout d’une période lourde (et finalement pas si lointaine) de l’histoire de France et il faudra prendre suffisamment de recul en acceptant la possibilité de se retrouver dans un uniforme d’officier allemand et tout de même profiter pleinement de tout ce que ce scénario a à nous offrir.

Un autre point qui effraiera peut-être certain(e)s est l’absence de règles pour la simulation des « interactions intimes » des personnages. Elles n’ont pas été instaurées à l’origine car ne représentant pas aux yeux des auteurs un élément de jeu à part entière. Et s’ils reconnaissent avoir sous-estimé la tendance des joueurs à se tourner naturellement vers ces échanges, ils ont choisi de ne pas modifier la forme originelle des règles. Mais si cela peut sembler déconcertant de prime abord, ces scènes sont généralement interprétées de façon assez cocasse par les joueurs et le malaise initial laisse vite place aux éclats de rires.

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Si tout cela n’a pas entamé votre motivation et si vous vous inscrivez pour le Lupanar vous découvrirez alors des personnages extravagants, drôles, parfois touchants, mais toujours attachants… et ce même si vous jouez un allemand (si si, je vous assure).

Sans entrer dans les détails de l’histoire (pour ne pas vous gâcher la surprise) disons simplement que les confessions sur l’oreiller, les discussions autour d’un verre, les files indiennes de soldats allemands à cheval sur leur chaise faisant le tour de la table en chantant, ou les interrogatoires musclés sont autant d’instants mémorables qui à coup sûr feront de ce jeu une expérience unique et plaisante et qui alimenteront à n’en pas douter votre blues post-GN si vous avez la chance de jouer Qui a tué Lulu les belles gambettes ?

Il est difficile de parler plus avant de ce jeu sans risquer de révéler des informations qui pourrait vous gâcher le plaisir. Et après s’être autant amusé sur un jeu, on espère que les prochains joueurs s’amusent tout autant, en tout cas on leur souhaite. Alors en conclusion je dirais simplement un grand merci aux auteurs pour ce scénario et aux équipes d’orgas qui lui donnent vie depuis sa création.

Le Lupanar – Rôle –

Arm elle et Edo uard Pin eiro

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Nicolas G.

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Une réaction à Critique : Le Lupanar (Qui a tué Lulu les belles gambettes ?)

  1. Merci pour cette critique !

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