Titre du jeu de rôle Grandeur Nature : Passage
Association organisatrice : Le Consulat d’Elleslande
Thèmes : l’adolescence, la sexualité, la masturbation, l’érotisme et l’auto-érotisme féminins, les relations entre femmes, l’amitié, l’amour, le passage à l’âge adulte, la séduction.
Date d’ouverture des inscriptions : Inscriptions ouvertes
Lien vers les documents de jeu et les inscriptions : https://larpinprogress.com/fr/games/passage/
PAF : 15 € (standard), 20 € (solidaire), 10 € (réduit)
Localisation : Sana, 31220 (maison familiale)
Date du jeu : du samedi 24 octobre au dimanche 25 octobre 2020
Durée de jeu : 24h incluant ateliers et debriefing (12h de jeu, nuit comprise)
Nombre de PJ : 8
A-t-il déjà été organisé, et si oui, quand ? Il s’agit de la première édition/bêta test.
L’autrice : Axelle Cazeneuve
D’où vient l’idée de ce jeu, qu’est-ce que ce jeu est et qu’est-ce qu’il n’est pas ?
Passage est un jeu qui met en scène la première soirée pyjama de huit adolescentes. Au cours de celle-ci, elles vivront une expérience mystique, ouvrant la porte vers un monde étrange, spirituel et changeant. C’est un jeu d’initiation, qui interroge les rapports entre « filles » et le passage à l’âge adulte.
J’ai écrit ce jeu dans le but de questionner la socialisation féminine et les relations entre « filles », notamment l’impensé de l’attirance homosexuelle. En effet, les codes de l’amitié féminine et l’invisibilisation totale des rapports lesbiens font qu’il est extrêmement difficile, notamment à l’adolescence et dans les moments de construction du désir, d’exprimer ou même concevoir une attirance entre femmes (entendu ici de façon large, pouvant inclure (pourvu qu’iels s’y reconnaissent) les personnes non-binaires, les femmes cis et trans et les hommes trans, à l’exclusion seulement des hommes cisgenres). C’est cela que j’espère explorer avec ce GN expérimental.
Bien qu’il comprenne des éléments fantastiques (inspirés de La Légende de Korra), ça n’est pas un GN à intrigue (la partie surnaturelle sert de prétexte dramatique, mais ne fait pas l’objet d’une enquête). C’est un jeu intime et intimiste, destiné à explorer des aspects de soi-même et de la socialisation féminine en sécurité, qu’on ait soi-même vécu cette socialisation ou non.
Qui sont les personnages (en gros) et quelle est la raison de leur présence ? Que vont-ils faire pendant le jeu ?
Les personnages sont huit amies, âgées de 13 à 16 ans, qui se retrouvent pour une soirée pyjama. Elles vont rire, parler, se confier, jouer… et faire l’expérience de la masturbation, ce qui leur ouvrira (littéralement) la porte vers un autre monde.
Dans cet autre monde, « le monde des esprits » (sur le modèle de La Légende de Korra), elles exploreront leurs émotions et leurs relations sous un autre angle, privées de la possibilité de s’exprimer par des mots. Elles en reviendront changées.
Les joueurs et joueuses dormiront en personnage, et au réveil, auront la possibilité d’enregistrer un épilogue afin de clôturer l’arc émotionnel de leur personnage.
Pourquoi ce site de GN, ces décors ?
J’avais besoin d’une maison, afin que les personnages puissent effectivement dormir dans une chambre toutes ensemble, pour recréer la promiscuité de ce genre de soirées. Pour le monde des esprits, j’avais également besoin d’une pièce assez grande à aménager. Il se trouve que la maison familiale remplit ces critères… et permet aussi de maintenir la PAF très basse afin de permettre au maximum de personnes de participer.
Question accessibilité, on en est où ?
Tout le jeu se passera au rez-de-chaussée. Une petite marche sépare cependant les deux salles du jeu, et pourront nécessiter des aménagements, que l’organisation est tout à fait prête à réaliser. Le jeu ne nécessite pas d’efforts physiques, et peut se passer intégralement assis (à l’exception du déplacement vers le monde des esprits ou la salle hors-jeu) ou allongé.
La nuit est en jeu, mais chaque personne choisit le moment où elle va se coucher (probablement entre une heure et trois heures du matin, bien que cela soit déterminé par le déroulé de la première partie de la soirée) et les autres joueur·se·s ont pour consigne de se faire très discrètes si elles souhaitent continuer de jouer après le passage dans le fameux monde des esprits. Des aménagements sont possibles si un·e joueur·se ne peut pas passer la nuit dans la chambre collective.
Une salle hors-jeu, dans laquelle sera présente en permanence une personne-ressource dédiée au soutien émotionnel ou à tout autre besoin, sera mise en place. Vous y trouverez également en permanence du thé, des biscuits, de la soupe, des peluches, des bouchons d’oreille…
En cas de participation d’une personne sourde ou malentendante, des aménagements sont également possibles (casting conjoint d’un·e interprète LSF dans le cas d’une personne signeuse ou ajout d’un « atelier » pour former les autres participant·e·s à la communication avec une personne sourde oraliste). À noter néanmoins qu’il est plus facile de jouer des thèmes intimes dans la pénombre et que la nécessité d’un éclairage constant pourrait rendre cela plus difficile.
S’il y a des règles spécifiques, qu’apportent-elles au GN ?
Je ne suis pas peu fière de ma métatechnique de masturbation, l’Ars Onani, inspirée de l’Ars Amandi. L’Ars Onani consiste à se caresser soi-même la main, doigts tendus et pouce replié pour rappeler la forme d’une vulve. Cette métatechnique est centrale puisque la masturbation est tout bonnement le moyen d’ouvrir la porte du monde des esprits… 😉
En outre, des mécaniques de demande de consentement pour les contacts physiques seront travaillées en ateliers. Elles sont basées sur le fait de faire sur soi-même l’action que l’on propose à la personne en face (ex : se prendre dans ses bras en établissant un contact visuel pour proposer un câlin). Elles seront surtout utilisées dans le monde des esprits (monde muet/sans usage linguistique), car je privilégie la verbalisation des demandes et du consentement y compris en contexte de jeu.
Que diriez-vous à vos participants pour être sûrs qu’ils comprennent bien votre volonté ?
Pleeeein de choses qui sont répétées dans la lettre d’intention, dans les docs de jeu, et dans l’entretien réalisé avec Leïla Tetau-Surel où j’explique en détail ce que je veux proposer à travers ce jeu. Pour résumer : j’ai envie de proposer une expérience, subjective mais je l’espère pleine de justesse, de l’adolescence d’une personne queer socialisée au féminin. J’ai envie que nous puissions explorer avec bienveillance des thèmes tabous tels que l’attirance lesbienne, la masturbation, le désir chez les jeunes filles, mais aussi la façon dont nous sommes formaté·e·s par l’hétéronormativité. C’est un jeu qui vise à émanciper ses personnages, à les extraire de la binarité du genre et de la sexualité, à les rendre plus libres à travers l’appropriation de leur propre érotisme et la construction d’une amitié et d’une solidarité fortes.
Présentez-nous un peu l’asso !
Le Consulat d’Elleslande est une association de GN toulousaine bien implantée depuis 2005. Quoiqu’elle se concentre d’ordinaire sur des jeux plus « traditionnels », l’apport de sang neuf depuis environ un an l’amène à diversifier les thèmes et les formes de ses jeux.
4 août 2020 at 9 h 57 min
Intéressant et original !
4 août 2020 at 22 h 06 min
Au début, j’ai ru qu c’était de la merde.
Après, j’ai regretté que ce n’en fût pas.